Nous avons besoin de vos témoignages ! Comment va votre ZEP ? Quelles difficultés y rencontrez - vous ?

Actualité de notre ZEP

5/09/2000 : Du nouveau pour les ZEP ? Pas vraiment. En lisant "Fenêtres sur cours", le périodique du SNU-IPP, j'ai réagi... Un peu énervée d'abord par la phrase :" [...] les ZEP bénéficient souvent de meilleurs taux d'encadrement ou de maîtres supplémantaires (limitation à 25 élèves par classe en maternelle)." Il faut souligner le "souvent" et remarquer que cela ne signifie pas "toujours", car, dans notre ZEP, nous sommes loin du compte (classes de maternelle facilement égales ou supérieures à 30 plutôt que 25 !), et "maîtres supplémentaires" signifie un maître ZEP pour 15 classes !
Tout à fait d'accord, ensuite, avec les paramètres identifiés par l'INRP qui favorisent la réussite dans une ZEP : les conditions de vie dans des écoles à taille humaine, la stabilité et la formation des enseignants en place...
Notre ZEP commence à bouger en trouvant anormal des effectifs à plus de 25 (exemple : 27 en CP et autant en CM2) dans une zone reconnue comme difficile avec des enfants connaissant de plus en plus de problèmes sociaux, familiaux,....
Qu'est devenue la relance des ZEP ? Quand allons - nous vraiment donner plus à ceux qui ont moins ?


Présentation de notre ZEP :
Travaillant en ZEP depuis 6 ans, je déplore mon manque de connaissances concernant la situation, ou plutôt, les situations des autres ZEP de France. Connaissent - elles les mêmes difficultés que nous ?
Ici, les conditions de travail ont tendance à se dégrader depuis mon arrivée sur la ZEP, évidemment, parallèlement à la dégradation des situations sociales et familiales des enfants qui fréquentent nos écoles.
On fait avec, mais ça devient un peu hard. J'aimerais beaucoup que cet espace de ZEP de France à l'intérieur de la Z.I.L deviennent un lieu d'informations sur les ZEP. Pas des discours de politiciens qui n'y mettent jamais les pieds, pas des discours d'extrémistes qui ne font pas avancer les choses, pas des discours de supérieurs hiérarchiques qui sont conscients des difficultés mais qui n'ont aucune solution à nous apporter et qui préfèrent, en public, éluder ce genre de sujet... Non, rien de tout cela. Juste du quotidien, du vécu, par vous, enseignants de ZEP, un métier bien particulier. Cela donnera peut - être des idées à certains d'entre nous, et en réconfortera d'autres.
Je donnerai l'exemple en parlant de la ZEP où j'exerce, mais j'attends avec impatience, vos expériences. Pour cela, l'adresse des Zilnautes :
lazil@chez.com
La ZEP dans laquelle nous exerçons se trouve dans la banlieue lyonnaise : Vaulx - en - Velin. La majorité des enseignants de la circonscription ont eu leur premier poste en ZEP, et sont de jeunes instits (je devrais dire de jeunes PE, mais c'est moins beau...). La circonscription est très dynamique : beaucoup de projets (tels la Main à la pâte : projet scientifique, le Rallye - Maths, ...). Cela est très positif. C'est motivant de travailler sous cette forme. Mais, malheureusement, ceci masque les problèmes que nous rencontrons quotidiennement : des enfants en grande difficulté, au comportement quasi ingérable, des classes chargées pour une ZEP (28-30, parfois), des manques de structures (médicales, sociales), des R.A.S.E.D dépassés par le nombre croissant d'enfants qu'il faudrait suivre, des PE2 sortants volontaires, culpabilisant en étant persuadés que leur difficulté à mener leur classe leur incombe à 100 %, et qui parfois craquent, en versant des larmes compréhensibles. Bref, on ne va pas parler "d'état catastrophique", car il y a beaucoup de bonnes volontés, d'engagements des instits. Mais la fatigue guette... Et là, que se passera - t - il ?


Un e-mail de Christine, une collègue de ZEP : 11/11/2000
ZEP ZEP foutu mot. MA ZEP c'est la Seine et Marne, un drôle de lieu, les bâtiments face à l'école, des mômes qui sont durs, parfois, très durs. Mais bon, on bosse. J'ai démarré dans cette école, il y a deux ans, nommée la veille de la rentrée. Bonjour les boules!!! Et puis j'y suis restée, parce que malgré les coups durs, les crises de larmes, j'ai l'impression de faire quelque chose d'utile pour ses mômes. Et puis aussi parce que je crois bosser dans une vraie équipe, et ma pédagogie c'est celle que je me crée. Pas celle des livres, non, mais les outils, les idées, les envies qui font que l'on avance, peu à peu. Les remplaçants qui passent dans l'école trouvent qu'elle a changé. On est resté, dans ce monde de fou, des jeunes(1 an de moins) sont venus nous rejoindre, et on avance, moins de violence dans l'école, des résultats que l'on aimerait voir meilleurs, et même si je crise parfois, je crois que cette école c'est une partie de moi.  
Un e-mail de Claire, une collègue de ZEP : 15/11/2000
Bonjour je suis liste complémentaire dans une ZEP parisienne. Nommée la veille de la rentrée dans un CM2, j'ai du faire face à de multiples problèmes. Ma jeunesse, la violence, la préparation des cours et j'en passe... Chaque jour est nouveau, pas de routine, beaucoup de coups durs (voir tres durs...) mais ça avance! Au moins quand il y a un progres que ce soit au point de vue du comportement ou des résultats scolaires on saute au plafond... Ce qu'il faut garder c'est l'espoir que ces gosses à qui la vie ne sourit pas s'en sortiront un jour!! Je crois que ce qui fait tenir dans ce genre d'école c'est de savoir qu'on est pas tout seul à  devoir assumer tous les problèmes!! D'où l'importance de l'équipe pédagogique. Si elle n'était pas là je crois que je me serais déjà fait internée!!
Un e-mail de Dominique, une collègue de ZEP : 06/06/2001
Salut à tous, Depuis 1990 je travaille en Zep dans la Loire et à la veille de la quitter ( cause dé ménagement) j'ai un gros pincement au coeur. Bien sûr, il y a eu des moments durs ou de découragement avec des élèves en grosse difficulté familiale, scolaire etc.., avec des familles "en guerre" contre l'institution, avec les partenaires dont les objectif s n'étaient pas toujours concordants avec ceux des enseignants... Mais, en contre-par tie, quelles riches rencontres j'y ai faites : des élèves qui même s'ils n'étaient pa s toujours aussi disciplinés qu'on le souhaiterait, étaient sensibles à l'attention q u'on leur portait, des collègues avec qui on pouvait travailler vraiment en équipe, t outes portes ouvertes dans les classes, à qui on peut se permettre de dire : " je n'y arrive pas, donne-moi un coup de main" ou " Là, je trouve que tu ne t'y prends pas bi en, on ne pourrait pas essayer..." Et ça, je vous assure, c'est ce qu'il y a de plus important : savoir qu'on n'est pas seul face à ses difficultés. Des projets, il y en a eu pendant ces onze années, certains bien aboutis, d'autres complètement ratés auss i, mais ils ont toujours donné lieu à des discussions, au partage des tâches, à de br aves engueulades quelquefois mais surtout, ils ont permis de mettre les compétences d e chacun au service de nous tous et des élèves en premier lieu. Voilà, je ne prétends pas que tout est rose dans notre ZEP, mais j'ai bien peur de ne pas retrouver ailleurs les conditions qu'elle offre et qui font qu'on a encore envie de monter des projets, de confronter sa pratique à celle des collègues, bref de ne pa s devenir une vieille instit routinière. Amicalement !